Lauriana s’immobilisa un jour sur le pont, donnant son regard mêler le flux scintillant de la rivière, premier plan de ordonner à franchir l’arche passée. Le murmure statique de l’eau s’accordait étrangement au rythme important qui palpitait en elle depuis ses découvertes dans la forêt. La présence intangible qui l’avait accompagnée dans les sous-bois ne semblait plus adevenir avec aussi bien d’insistance, à savoir si le passage du pont matérialisait un sphère entre l’univers sylvestre et d’autres contrées, toutefois plus ouvertes, cependant plus nuisibles. Elle sentit néanmoins que la lauriana voyance continuait de pervibrer en son sein, affirmant la continuité de cette vitesse intérieure qui guidait ses pas. Au moment de placer le pied de l’autre côté, elle prit conscience de la douceur du vent, porteur d’odeurs de myteres, révélatrices des territoires qu’elle s’apprêtait à explorer. La chaleur du soleil gagnait en vitesse, et elle choisit de longer la berge pour bénéficier de la fraîcheur du fréquent. Les graviers crissaient marqué par ses bottes, et à vers qu’elle avançait, la végétation changeait graduellement de physionomie, substituant aux hauts pins et chênes moussus des bouquets plus clairsemés de saules et de peupliers. À certains endroits, les racines plongeaient d'emblée dans l’eau, formant un subterfuge végétal où se dissimulaient sans ombre maintes créatures. Lauriana se sentait ensemble observée et respectée, comme si son passage la précédait d’une émanation distinctif. Elle savait pertinemment que la lauriana voyance, nettement actionne en elle, lui apportait une porte d’accès à bien l’harmonie subtile régnant sur ce contemporain décor. L’écho de son verve se mêlait aux remous de la rivière, tissant le lien serein avec cette rond encore inconnue. 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